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«Nous avons adapté notre produit en 5 langues» – Sébastien Gagnon, GG Télécom

01-05-2014 / Succès d'entrepreneur

Rencontre avec Sébastien Gagnon, co-propriétaire de GG Télécom. Cette entreprise de Victoriaville, conçoit, fabrique, assemble et met en marché des caméras destinées aux industries de la chasse, de la sécurité et du sport. Elle emploie aujourd’hui 70 personnes.

CQI : Comment vous est venue l’idée de votre entreprise?

SG : En 2004, mon frère Yan et moi étions aux études; lui en Ingénierie et moi en actuariat et en finances. Pour faire une histoire courte, le beau-père de Yan cherchait un moyen de capturer des malfaiteurs qui s’introduisaient dans sa cabane à sucre. Yan a donc conçu un appareil photo relié à un détecteur de mouvement qui a permis de mettre la main au collet des voleurs, preuves à l’appui! Voyant qu’un produit du genre pouvait répondre à un vaste besoin, l’idée d’entreprise a germé. Nous avons alors profité d’un programme de l’École des Technologies Supérieures (ÉTS) pour fonder notre entreprise.

CQI : Quels marchés visiez-vous avec votre produit et quelles difficultés avez-vous rencontrées?

Nous visions principalement l’industrie de la sécurité. Une des difficultés rencontrées a été au niveau du produit. Il fallait insérer le détecteur de mouvement dans un appareil compact et étanche permettant l’installation de la caméra à l’extérieur. Nous assemblions nos caméras nous-mêmes à partir de boîtiers qu’on trouait et qu’on scellait avec de la silicone. Bien que nos caméras n’étaient pas les plus belles, elles étaient efficaces, contrairement au mode de production. Tous nos profits étaient réinvestis dans l’entreprise. Puis les chasseurs se sont intéressés à nos caméras. Notre arrivée dans l’industrie de la chasse a donné à GG Télécom un très gros « boum » d’expansion. Grâce au volume de vente et aux prêts obtenus, nous avons pu faire fait l’achat de matériel spécialisé pour la production.

CQI : Comment vendiez-vous vos produits au départ?

SG : Je sautais dans ma voiture et j’allais voir les différentes chaînes et boutiques de chasse et de pêche, une par une. C’était fou, car nous étions encore aux études le jour. Nous travaillions les soirs et les fins de semaine. Nous devions aussi assembler les commandes que nous recevions. L’entreprise se finançait avec nos ventes. Nous avons embauché du personnel administratif et d’autres ingénieurs. En mangeant bien nos croûtes, nous avons consolidé le marché du Québec puis envisagé d’étendre notre marché aux autres provinces canadiennes.

CQI : Comment a progressé l’exportation de vos produits?

SG : En trois ans, nos produits ont atteint les Maritimes puis l’Ouest canadien. Progressivement, nous avons étendu nos affaires aux marchés américain et européen. En plus du siège social et de l’usine à Victoriaville, GG Télécom a ouvert des bureaux au Vermont et en Allemagne. Nous faisons aussi affaires avec des distributeurs en Finlande, en France, en République Tchèque, en Pologne, en Afrique du Sud, en Namibie et au Japon, pour ne nommer que ceux-là. Nous travaillons étroitement avec le gouvernement de l’Inde où nos caméras aident à contrer le braconnage des tigres du Bengal une espèce en voie de disparition. Aussi, nous avons dû adapter nos menus de caméras et nos modes d’instruction en cinq langues pour tenir compte de nos divers marchés. Nous avons beaucoup appris au fur et à mesure. Dans certains pays, les modes de camouflage sont très différents des nôtres.

CQI : Quelle importance donne la direction de GG Télécom à l’innovation?

SG : C’est très important. Notre équipe au service à la clientèle est très active et note les demandes et les idées des utilisateurs. Même les plus farfelues nous inspirent. Quatre ingénieurs et cinq designers nous gardent au-devant des compétiteurs. Au Canada nous sommes relativement seuls sur le marché, mais aux Etats-Unis nous comptons 10 rivaux, et le même nombre en Europe. Même si on a un produit tout à fait nouveau, tôt ou tard, les compétiteurs veulent nous imiter et nous rattraper. Pour conserver et trouver des marchés, on doit se démarquer et avoir un an ou deux d’avance en matière d’innovation.

CQI : Comment CQI vous a-t-il aidé?

SG : Ce n’est pas facile d’avoir du recul sur sa propre entreprise. Nous avions commencé une réorganisation afin de nous libérer, mon frère et moi, de la gestion du quotidien. Avec l’intervention du coordonnateur en innovation de CQI, qui a rassemblé pour nous d’autres intervenants et experts, nous avons analysés nos objectifs, nos marchés, nos forces et nos faiblesses et avons identifié les personnes-clés dans l’entreprise. Depuis, nous sommes très bien au courant des opérations, sans pour autant nous embourber. Cette réflexion nous a permis de remettre en place le service de réparation en 48 heures qui nous était cher au départ et qui avait fait notre réputation. Ce service est même devenu une valeur ajoutée pour nos produits!

 

Propos recueillis par Tanya Lauzière, conseillère création et stratégie de marque, CQI.

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