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«Pour exporter, il faut être prêt à investir!» – Yvon Laplante, Verbom

06-04-2015 / Succès d'entrepreneur

Yvon Laplante est actionnaire et directeur du développement des affaires de Verbom, à Valcourt. L’entreprise qui compte 160 employés offre des services d’ingénierie-conseil (VRD), d’outillage et de production dans les domaines de l’automobile, des véhicules récréatifs et des transports en commun. Dans cette entrevue Yvon Laplante nous parle du lean manufacturing et de l’importance de l’innovation pour se démarquer à l’international!

Parlez-moi de votre parcours chez Verbom ?

« Tout d’abord, j’ai étudié en technique de génie mécanique au Cégep de Sherbrooke. Je devais aller à l’ETS mais j’ai commencé chez Verbom et je ne suis jamais reparti. J’ai grandi avec l’entreprise et j’en suis maintenant actionnaire. Depuis 2011, je me concentre sur la vision stratégique, le développement des affaires et la mise en marché. Chez Verbom, 90% de notre chiffre d’affaires se situe dans le secteur automobile. Nous faisons de l’outillage spécialisé. Pour vous donner une image, si un de nos clients a besoin d’un capot de voiture, on lui prépare un moule et l’outillage pour le réaliser. Nous exportons presque tous nos produits. Nous n’avons pas de compétiteur local, nos compétiteurs sont partout sur la planète et nos principaux clients sont Volkswagen, Ferrari, Tesla, etc.»

Comment est arrivé le lean manufacturing chez Verbom?

«Dans les années 90, on vendait une technologie. Cela se faisait aisément sans trop se poser de question. Je dis souvent à la blague qu’on vendait presque nos erreurs. Puis, de 2000 à 2005, l’Asie nous a rattrapés en offrant le même type de produits à moindres coûts. D’un centre technologique, on est devenu un fournisseur de commodités comme les autres. Il a donc fallu repenser nos façons de faire pour diminuer notre temps de production, sortir nos produits plus rapidement, diminuer nos coûts et ne plus cumuler d’inventaire. Avant on fabriquait des dies en grande quantité et ensuite on les assemblait. Aujourd’hui, on conçoit l’outil, on l’usine et on l’assemble tout de suite. L’objectif est de sortir le produit fini le plus vite possible pour pouvoir passer au suivant.»

Quelles sont les contraintes que vous avez rencontrées dans ce changement de façons de faire ?

«Passer à ce type de production implique une contrainte d’agilité manufacturière. Le savoir-faire des employés et la formation ont pris tout leur sens. Nos gens doivent être polyvalents. On a des employés qui sont à la fois concepteurs et outilleurs alors que ce n’est pas du tout le même métier. Une même personne doit être capable d’œuvrer sur différents postes de travail, de sorte que s’il y a un goulot dans la séquence de production, elle peut aider et mettre son temps à profit.»

Comment réussissez-vous à vous démarquer de vos compétiteurs?

«Par nos technologies de pointe. On ne peut plus vendre un prix! On mise sur l’ingénierie, la conception et le design. C’est notre niche. On fait ce qui ne se fait pas. Les pièces faciles, on ne peut plus faire ça. Si un client me demande ce type de produit, je lui dis d’aller en Chine. Chez Verbom, on conçoit et fabrique des pièces complexes qui ne se trouvent pas ailleurs. Nous n’avons pas de produits standard. Tout est custom. C’est comme si nos clients avaient un centre d’usinage virtuel.»

Quels sont les défis à venir dans votre secteur d’activités?

«Encore une fois, le métier a changé.Dans les années 2005, quand on est passé au lean manufacturing, on vendait du temps par machine. En 2015 on vend du risque. Avant même qu’une pièce ne soit mise en production, on peut avoir dépensé 60 000 $ juste en conception et en essais. Toutefois, si l’ingénierie est parfaite, il ne devrait pas y avoir d’erreur par la suite. Comme nous faisons du sur mesure, on doit continuellement se réinventer. En plus du lean manufacturing, l’innovation prend toute sa place. Aujourd’hui, en plus d’une excellence opérationnelle, il faut avoir un leadership technologique, et ce, tout particulièrement quand on veut exporter.»

Justement quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite exporter ?

«Il faut d’abord se demander : où vais-je nicher ma clientèle? Où aimerais-je être? Si on lance des dards partout, on ne vise rien et on est à côté de la cible. Toutefois, plus tu as une niche, plus il y a du travail en amont à faire. Aujourd’hui, avec nos plus gros clients, on peut avoir mis plusieurs centaines d’heures avec l’équipe pour arriver à leur faire une proposition de produits qui leur apporte une plus-value et pour laquelle ils sont prêts à payer. C’est du temps et de l’argent, mais ça augmente le pourcentage de chance de décrocher le contrat. Pour exporter il faut être prêt à investir!»

En terminant, parlez-moi de votre implication avec CQI ?

«J’ai connu CQI car nous avions utilisé les services de qualification de contacts. De fil en aiguille j’ai rencontré l’équipe de Sherbrooke et Catherine. On m’a ensuite demandé de me joindre au conseil d’administration. Je pense que lorsqu’on reçoit, il faut être capable de redonner. Je suis là pour donner un support et aider au travail que fait CQI avec les entreprises. J’ai une bonne expérience à l’exportation et je vois souvent des gens qui ne savent pas comment faire, par où commencer. Il y a beaucoup d’entreprises qui sont assises sur une niche, un savoir-faire, et qui ne savent pas qu’elles ont un potentiel à l’exportation. CQI est là pour leur montrer, les aider à saisir les opportunités, faire les premiers pas avec elles et les accompagner. Je souhaite qu’au Québec les entreprises exportent davantage et il faut leur donner un coup de main!»

 

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