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Guerre en Ukraine et exportations : de nouvelles règles du jeu?

photo ukraine

Date de diffusion :

26 mai 2022

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Suite à l’invasion russe en Ukraine, plusieurs multinationales ont annoncé leur retrait de la Russie. Ce fut le cas récemment pour Starbucks et McDonald. La guerre en Ukraine et l’incertitude reliée incitent plusieurs entreprises à questionner leur position sur les marchés internationaux. Là où certaines voient une menace, d’autres abordent la situation sous un angle plus positif. Pénuries mondiales, bouleversements de la chaine logistique et variations des taux de change sont au rendez-vous et présentent des défis importants, mais également des opportunités à saisir.

Comprendre l’économie russo-ukrainienne

Onzième plus grande économie mondiale, soit deux rangs après le Canada, l’économie russe est essentiellement extractive. Les produits gaziers et agricoles représentent la vaste majorité de leurs exportations et il en va de même pour les exportations ukrainiennes. Ainsi, la guerre actuelle crée de grands bouleversements mondiaux, mais aussi des opportunités dans les secteurs énergétiques, des technologies vertes, mais également dans les secteurs agricoles. Tant la Russie que l’Ukraine sont d’importants fournisseurs de métaux rares. La production mondiale de palladium et de gaz néon, deux métaux rares essentiels dans le domaine de l’électronique, pourrait aussi être impactée par la guerre. La rareté de ces matières pourrait mettre du plomb dans l’aile des industries technologiques.

L’industrie du bois est également très forte en Russie. En 2021 la valeur des exportations de produits du bois se sont élevée à 12,2 B$, plaçant la Russie au 7e rang des exportateurs mondiaux de ce secteur. Ainsi, cette diminution de l’offre sur les marchés aura un impact direct sur les prix du bois, mais aussi sur les exportations canadiennes de produits de la forêt.

Alors que le prix de l’essence a déjà bondi, le prix du blé devrait aussi augmenter au cours des prochains mois, devenant ainsi une opportunité pour nos entreprises agricoles. Ensemble, l’Ukraine et la Russie représentent 29% de la production mondiale de blé et 17% de celle du maïs, des aliments essentiels dans la filière agroalimentaire mondiale et pour lesquels on devrait observer une hausse des prix, aux profits des producteurs canadiens. Toutefois, ces mêmes producteurs pourraient avoir de la difficulté à s’approvisionner en potasse et en phosphores, deux éléments-clés à la production de fertilisants. Ce manque les obligera à substituer ces intrants et à augmenter leurs coûts de production. D’un autre côté, cela pourrait aussi amener une diminution du rendement des récoltes.

La chaine logistique, encore et toujours

L’invasion en Ukraine a également un impact sur les chaines d’approvisionnement mondiales. À peine sortie de la crise sanitaire, la chaine logistique n’aura pas eu beaucoup de répit, la guerre russo-ukrainienne ayant un effet considérable sur la livraison de biens sur les marchés mondiaux. À titre d’exemple, plus de 200 000 entreprises américaines ont au moins un fournisseur russe ou ukrainien, ce qui démontre l’interconnectivité actuelle du commerce international et les risques que représente la guerre en Ukraine pour plusieurs entreprises. La crise a paralysé les opérations de nombreuses entreprises des deux pays, mais elle a également considérablement réduit l’accès à la mer arctique au nord de la Russie et complètement paralysé la mer Noire, rendant difficiles certains transports maritimes. Ainsi, alors que la COVID-19 a fait augmenter considérablement le prix des conteneurs, l’invasion de l’Ukraine risque d’entrainer des délais de livraison, mais également des pénuries mondiales pour certains types de produits.

Êtes-vous prêt pour une guerre des changes?

Il convient de bien identifier les risques inhérents à cet environnement international changeant, dans lequel le risque politique est plus présent que jamais pour les exportateurs. Les manœuvres militaires en Europe de l’Est et la guerre des changes qui a pris place au cours des derniers mois entre le rouble et le dollar américain ont un impact considérable sur les changes, notamment sur le dollar canadien, sur l’Euro, mais surtout sur le rouble. Ces trois monnaies ont été dévaluées, à la suite de l’invasion en Ukraine. Les exportateurs qui utilisent ces devises doivent donc être conscients de ces perturbations et adopter les actions appropriées, notamment en matière de protection des taux de changes, sans quoi les marges de profit pourraient fondre suite à une variation défavorable des taux.

Alors que certains produits canadiens gagneront en compétitivité face aux pénuries mondiales à venir, certaines entreprises auront des problèmes d’approvisionnements ou des risques inhérents à la gestion des changes. Afin de naviguer dans cet environnement toujours plus complexe, il convient de bien préparer ses projets d’exportations afin de bien connaitre son marché cible, de qualifier ses partenaires internationaux et pour avoir une conformité douanière sans faille. N’hésitez pas à nous contacter pour plus de détails.

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