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S'inspirer et rester branchés!03-10-2014 / Succès d'entrepreneur
Entretien avec Richard Bourbeau, président-directeur général, Sixpro inc.
Situé au Centre-du-Québec, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Sixpro est le plus important sous-traitant spécialisé en revêtement de surfaces sur pièces métalliques au Québec! L’entreprise propose une approche professionnelle de sous-traitance pour l’application de peinture électrostatique en poudre, d’électrodéposition, de revêtements thermoplastiques et de peinture liquide. Comptant dans ses rangs plus de 200 employés, Sixpro a été lauréate de plusieurs prix reconnaissant la qualité, le service à la clientèle, le soutien technique, ainsi que la modernité et l’optimisation de ses procédés.
CQI : Comment êtes-vous arrivé dans le monde des affaires?
RB : J’ai un parcours un peu inhabituel. J’ai d’abord fait un Bac en Éducation physique, domaine dans lequel j’ai travaillé pendant un an, mais j’ai réalisé que ce n’était pas ma voie et je me suis inscrit au MBA à l’Université de Sherbrooke sur un coup de tête ! Après ma maîtrise, j’ai été engagé en tant que commissaire industriel à la Société de développement économique de Drummondville. Dès mes premiers jours en poste, un entrepreneur qui souhaitait trouver une turbine plus solide et moins bruyante est venu me consulter, mais je n’ai pu trouver un fournisseur pour répondre à sa demande. Voyant une opportunité, j’ai démarré ma propre entreprise avec mon beau-frère : Venmar. Si vous m’aviez dit lorsque j’avais 20 ans que je deviendrais un homme d’affaires, je ne vous aurais pas cru! En 1992, j’ai vendu mes parts et j’ai ensuite cherché un nouveau projet d’affaires. J’ai trouvé un nouveau défi ici, chez Sixpro.
CQI : Comment se portait l’entreprise Sixpro à votre arrivée?
RB : Souvenez-vous, au tournant du millénaire, la Chine prenait toute la place. Les contrats se faisaient rares chez les manufacturiers d’ici. Il y avait donc beaucoup à faire. J’ai d’abord appris à connaître le domaine, puis j’ai aligné les dépenses avec les revenus. Ce n’était pas facile au début. Avec ma nouvelle équipe de direction, nous avons défini notre territoire pour maximiser les temps de transport. Puis, nous avons repositionné Sixpro. Nous voulions nous distinguer des petites entreprises et servir des grands donneurs d’ordres tels qu’Hydro Québec et Prévost. Notre objectif à la direction était, et c’est toujours le cas, d’agir en soutien pour laisser nos experts bien travailler.
CQI : Quelle évolution a connue l’entreprise depuis?
RB : Depuis le début des années 2000, nous avons augmenté le chiffre d’affaires de 50%. Avec nos partenaires-fabricants, nous avons mis en place des normes techniques élevées. Par exemple, tous les transformateurs électriques que vous voyez dans les poteaux québécois ont été peints chez nous. Hydro Québec exige que l’application de peinture dure entre 25 et 30 ans. On nous demande aussi de conserver une foule de données techniques sur chaque commande. Au fil du temps, le respect de normes strictes et la traçabilité de notre travail sont devenus nos plus grandes forces. Grâce à ces forces, Sixpro est devenu le plus grand applicateur de peinture industrielle au Québec. Nous avons également des projets d’agrandissement.
CQI : Selon vous, quel est le plus grand défi pour l’avenir des industries manufacturières?
RB : La gestion des ressources humaines sera le plus grand défi à relever. Les nouvelles générations de travailleurs veulent trouver chez nous des conditions agréables et valorisantes. La direction de Sixpro souhaite leur satisfaction, mais nous devons aussi nous assurer que le travail de nos équipes soit irréprochable et qu’il apporte de la valeur à nos clients. C’est une question d’équilibre et de respect. La formation est aussi défi. Dans notre cas, il n’existe pas d’école d’application de peinture où nous pouvons recruter. Nous devons donc former notre équipe sur place. Appliquer des revêtements de peinture, c’est plus compliqué que cela ne paraît!
CQI : Quand on entre dans votre usine, on sent immédiatement l’atmosphère conviviale. C’est important pour vous?
Absolument. Chez Sixpro, nous nous faisons un devoir de mettre en place un milieu de travail plaisant, sécurisant et motivant, c’est notre modus vivendi. Nous voulons continuer de bâtir notre équipe en misant sur des échanges équitables. Nous mettons en place des façons de travailler fondées sur des valeurs humaines. C’est important. Nous nous faisons un point d’honneur de nous dire bonjour le matin et nous nous intéressons les uns aux autres. Cela peut sembler simple, mais la méthode fonctionne bien!
CQI : Vous êtes un des quatre entrepreneurs accompagnateurs de la première cohorte du Club des leaders de CQI. Qu’est-ce qui a motivé votre participation?
RB : Comme je le mentionnais plus tôt, les valeurs humaines sont très importantes chez Sixpro. Puisque nos façons de faire intéressent les entrepreneurs, c’est très motivant pour nous de pouvoir les partager. Nous avons appris énormément et reçu beaucoup au fil des ans. C’est donc tout à fait normal de pouvoir redonner. J’espère que les membres du club y trouveront les connaissances et l’inspiration nécessaires pour faire progresser les différentes facettes de leurs projets.
CQI : Merci énormément de votre accueil!
Propos recueillis par Tanya Lauzière, conseillère création et stratégie de marque, CQI.
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